mercredi 6 août 2008

un seul mot : l'horreur

Les victimes de Hautmont campent dans les ruines pour éviter les pillages

lepoint.fr (avec agence)

Les victimes de Hautmont campent dans les ruines pour éviter les pillages

Pour ne pas laisser leur maison sans surveillance, certains sinistrés d'Hautmont ont campé sur place dans la nuit de lundi à mardi


En déplacement à Hautmont, la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie a annoncé lundi qu'une première aide de 300.000 euros allait être versée aux personnes dont les maisons ont été détruites par une mini-tornade dans la nuit de dimanche à lundi . L'aide de 300.000 euros "n'est pas une indemnité. Cela leur permettra simplement d'acheter le minimum vital ; on a besoin de pouvoir se vêtir et d'avoir un minimum de choses. (...) Je suis venue dire que l'État était présent et qu'il serait présent", a-t-elle déclaré. Après avoir survolé en hélicoptère la zone dévastée, la ministre s'est entretenue avec des habitants de Hautmont dont les maisons ont été entièrement détruites par la tornade. "J'ai rarement vu une situation de ce type en dehors des situations de guerre : ça ressemble à ce que j'ai vu à certains moments dans le sud du Liban ; on a l'impression que des bombes sont tombées", a-t-elle souligné.

Pour sa part, le Premier ministre François Fillon a promis qu'une réunion se tiendrait à Matignon pour "mettre en oeuvre au plus vite" les procédures d'indemnisation. Cette dernière aura lieu "avant fin août", une fois que les premiers rapports d'évaluation des dommages auront été dressés, et convoquera, avec les ministres intéressés, les compagnies d'assurances et les membres de la commission interministérielle de reconnaissance des catastrophes naturelles. Les élus locaux et le préfet du Nord seront également "invités à y participer", a déclaré François Fillon.

700 logements endommagés

Trois personnes sont mortes ensevelies sous les décombres de leurs maisons à Hautmont et dix-huit autres ont été blessées, dont quatre gravement, selon un décompte de la préfecture du Nord publié lundi soir. Un septuagénaire, dont la maison a été détruite par la tornade, s'est aussi suicidé lundi matin. Sur le plan matériel, le bilan est lourd. Ce sont près de 700 logements qui ont été endommagés ou détruits sur la commune de Hautmont et dans ses environs. Pour la seule ville de Hautmont, la plus touchée, "500 logements, soit 500 familles, ont été touchés et on estime à un minimum de 100 le nombre de logements inhabitables", a précisé Suzanne Thiéfaine, adjointe au maire de Hautmont et maire par délégation. Près de 200 sapeurs-pompiers et 80 policiers ont été mobilisés.

Pour faire face aux conséquences de la tornade, un dispositif d'hébergement d'urgence a été mis en place dans deux salles municipales équipées de sanitaires et de douches. La base militaire de Cambrai a acheminé 300 lits pliants sur la zone touchée par la tornade et la Croix-Rouge en a fourni 100 autres devant être installés dans deux salles municipales équipées de sanitaires et de douches. "Les offres d'aide affluent de toute la France. Les gens téléphonent pour proposer des couvertures ou des habits par exemple. Une société de restauration a offert 500 repas pour ce soir", a rapporté l'adjointe au maire. Des constructions modulaires devraient aussi être mises sur pied dans les jours à venir.


Des habitants s'organisent alors que leur maison a été gravement endommagée par la tornade

Les habitants ne veulent pas abandonner leur maison


Mais les habitants de Hautmont (Nord) dont les maisons ont été endommagées n'ont pas utilisé dans la nuit de lundi à mardi le dispositif d'accueil d'urgence mis en place. "Beaucoup de gens ont dormi chez eux ou ont préféré aller dans leur famille ou chez des amis", a expliqué la directrice de cabinet du préfet du Nord, Gisèle Rossat-Mignod.

Certains habitants de la rue du Vélodrome et de la rue Fernand Rousselle, les plus touchées par la tornade, ont passé la nuit sur place devant leurs maisons en ruines. "On a dormi dehors pour surveiller la maison ; déjà le premier soir, il y a eu des vols", raconte Khaled Aït Tablaït, 25 ans. La mairie a distribué lundi soir des sacs de couchage et des lampes torches à ceux qui souhaitaient rester sur place. Mardi matin, ils ont reçu un petit-déjeuner.

Un périmètre de sécurité a été installé autour du quartier sinistré. Une centaine de CRS et de policiers ont été déployés pour éviter tout pillage. "Aucun incident notable" n'a été signalé, selon la préfecture. Un laissez-passer individuel, délivré par la mairie, était obligatoire mardi matin pour se rendre dans le quartier le plus dévasté par la tornade. Plusieurs dizaines de personnes sont allées à la mairie chercher ce document. "C'est la moins mauvaise solution pour éviter les pillages", s'est justifié Stéphane Wilmotte, conseiller municipal.